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Date: Fri, 23 Nov 2007 15:43:45 +0100
From: SNTRS Chercheurs 
Subject: Discours A Munnich
Arnold Munnich dit ce que Syrota n'a pas dit aux organisations syndicales

SUJET : RECHERCHE CLINIQUE HOPITAL UNIVERSITE EPST

TITRE : Les UFR médicales doivent devenir les opérateurs de la recherche biomédicale, selon le conseiller santé du président de la République

PARIS, 19 novembre 2007 (APM) - Les UFR (Unités de formation et de recherche) médicales au sein des universités doivent devenir les opérateurs de la recherche biomédicale en France, affirme Arnold Munnich, conseiller sur la santé et la recherche biomédicale du président de la République.
Le Pr Munnich s'est exprimé vendredi en ouverture de la troisiéme journée de la recherche clinique hospitaliére de l'AP-HP. Tout en commentant son discours en affirmant qu'il n'y aurait "aucun scoop", il a néanmoins présenté des "pistes, des éléments de réflexion" qui brossent des perspectives de modification profonde de l'organisation de la recherche biomédicale en France.
Alors que de nombreux étudiants et certains enseignants-chercheurs contestent la loi sur l'autonomie votée cet été, le conseiller du président a déploré que celle-ci soit "mal comprise", et a plusieurs reprises souligné la volonté du gouvernement, avec cette loi, de mettre les universités au centre du systéme de recherche français. "A négliger l'identité et le périmêtre des universités, on perd en lisibilité" au niveau international. "Il faut identifier nos Oxford, nos Cambridge, nos Baylor (campus universitaire de Houston, ndlr)".
Pour la médecine, ce replacement des universités au centre du systême se décline en UFR médicales qui "seront les opérateurs de la recherche biomédicale".
"Pour les médecins universitaires [qui dépendent des universités, ndlr], c'est bon signe. Pour ceux qui sont mal à l'aise dans les EPST [Etablissements publics scientifiques et techniques], c'est un bon point".
Les UFR, "c'est là que seront rattachés les chercheurs, c'est là qu'émergeront les projets, c'est là que seront attribués les crédits et les postes d'enseignants-chercheurs".
Parallelement, dans le prolongement de la politique du précédent gouvernement -qui a rencontré des oppositions d'une partie du milieu de la recherche, rappelle-t-on-, "il est prévu que les organismes aient davantage un rôle d'agences de moyens. Pas uniquement... mais davantage".
Mais "on ne va pas y aller brutalement, il n'est pas question de faire basculer tous les chercheurs du CNRS vers les universités. Cela se fera à long terme" avec les nouveaux recrutements qui se feront majoritairement vers les universités, en donnant plus de moyens à celles-ci pour rendre plus attractives les carrières des enseignants-chercheurs [qui actuellement le sont moins que celles des chercheurs d'EPST, ndlr].
"Il faut de la méthode, il faut agir avec une extrême prudence", a déclaré Arnold Munnich. Constatant à la fois la "crise des vocations médicales" et les "problêmes pour recruter de bons chercheurs", il a estimé qu'il ne faut "pas avoir d'action intempestive qui briserait le peu d'élan qui nous reste".

ORGANISATION DU TYPE NIH

Concernant plus spécifiquement la recherche médicale, le Pr Munnich a déploré l'"extrême complexité" du dispositif en France, ce qui n'est "peut-être pas indépendant du déclin de la recherche dans notre pays".
Citant son collêgue de l'hôpital Necker le Pr Alain Fischer qui a recensé "29 guichets diffêrents (associations caritatives comprises)" à qui il pouvait s'adresser pour chercher des financements, il constate qu'en France "on est incapable de supprimer une couche quand on en crée une autre". De ce fait, en accumulant les GIP, GIS, pôles..., "on a réussi à atomiser le systême". Cela a abouti également ˆÝ une "absence quasi-complête de possibilité de pilotage du dispositif".
Constatant qu'historiquement la recherche clinique s'est dˆéveloppée dans les höpitaux, indépendamment des organismes de recherche, notamment l'Inserm, malgré un réveil "tardif" -il a rappelé que l'ancien directeur de l'Inserm Philippe Lazar considérait que toute recherche finalisée n'était "pas de la recherche"-, il prend acte de cette situation pour renforcer le rôle des hôpitaux, en lien avec les UFR.
"On va recommander de rajouter des moyens pour la recherche clinique", donnˆ©s par le ministère de la santé.
De plus, constatant que ce ministère considère l'Inserm comme "terra incognita", alors même qu'il en a la co-tutelle, Arnold Munnich a plaidé pour que le ministère de la santé "se réapproprie l'Inserm". Toutefois, actuellement c'est le ministère de la recherche qui fournit le financement, note-t-on.
Au-delà de cette question de tutelle, le tableau présenté suggère globalement une perte d'importance de l'Inserm. En Effet, Arnold Munnich évoque le souhait d'"arriver à une organisation du type NIH (National Institutes of Health américains)", c'est-ˆà-dire une déclinaison de la recherche biomédicale en différents instituts thématiques ayant quelques laboratoires propres et finançant sur projets des laboratoires universitaires.
Il prend pour exemple les agences qui existent déjà à en France, l'Institut national du cancer (Inca) et l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS), auxquelles il déclare qu'"on va leur rajouter le cancer, le sida qui se font dans les organismes de recherche". Et l'ANRS devrait voir ses missions élargies à d'autres maladies infectieuses.
Le Pr Munnich note toutefois l'importance, ˆA côté d'instituts par spécialités, de conserver des "composantes transversales" profitant A tous comme les plates-formes et les cohortes, dont il convient de pérenniser les financements.
L'idée globale est donc celle de "rationalisation", d'"identification de grands champs médicaux", de "simplifier, reconfigurer les périmêtres", mais toujours "dans la durée et dans la concertation".

SNTRS-CGT
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